Histoire Plurien
Un centre touristique à 1 km des plages
Commune littorale du département des Côtes-d´Armor, Plurien se trouve sur la Côte de Penthièvre, idéalement placée sur le territoire du Grand Site de France « Cap d’Erquy-Cap Fréhel », jouxtant la plage de Sables-d´Or-les-Pins.
Son nom est composé de « Plu », déformation probable du latin « plebs » (peuple), et de « Rien », vraisemblablement la déformation du nom d’un saint breton (Rien, Rieul, Urien ou Thurien). Le nom d’une communauté était construit à partir du nom de son responsable, ou d’un saint ayant attiré de la population autour de lui.
Plurien peut être considéré comme une paroisse primitive, dont la création remonterait au haut Moyen-âge, même si le nom de Plurien n'est cité dans un texte qu'en 1167. L'église paroissiale possède encore des parties du 11ème siècle (façade nord en particulier).
Quelques repères chronologiques
Préhistoire, antiquité et Moyen-Âge
Plusieurs monuments du Néolithique (vers 7000-2000 av. J.-C.), des vestiges de l’âge du bronze et de l’antiquité gallo-romaine mis au jour en divers endroits de la commune attestent l´ancienneté de l'implantation humaine sur cette partie du littoral costarmoricain.
Illustration : Hache à douille trouvée à La Ruée
Paroisse du diocèse de Saint-Brieuc, Plurien est mentionnée comme telle dès 1243. Le nom apparaît néanmoins pour la première fois dans un acte de 1167 où figure un certain Hingand de Plurien.
Les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem installés à Saint-Jean-de-l´Hôpital, sur les limites de Plurien et d´Hénanbihen, possédaient également au lieu-dit la Caillibotière un manoir dont le fief s´étendait sur neuf communes (Plurien, Pléhérel, Pléboulle, Hénanbihen, Pléneuf, Erquy, Planguenoual et Saint-Alban). Siège d´un membre dépendant de la commanderie de Lannouée en Yvignac, ce manoir, déjà ruiné à la fin du 17ème siècle, était situé dans un enclos dit de la Templerie, rappelant le souvenir de la présence des Templiers installés à Plurien dès le 12ème siècle.
Illustration : Carte des lieux historiques (AMIOT Pierre)
La révolution Française
Les cahiers de doléances de Plurien indiquent essentiellement des demandes concernant la modification des servitudes (choix du meunier, travaux obligatoires pour l’entretien du moulin, les « videments » de l’étang, …), l’égalité de tous devant les impôts, l’abolition de la corvée royale (entretien des routes), …
80 citoyens « actifs » (c’est-à-dire soumis à une contribution minimale de 3 jours de travail) de Plurien ont élu la première municipalité le 1er février 1790, à l’issue de la messe. De nombreuses élections auront lieu, suite à des fonctions nouvelles attribuées aux élus locaux. En décembre 1792, la première municipalité républicaine est élue à Plurien.
Le recteur de Plurien, l’abbé François LEMONNIER, émigre à Jersey pour ne pas prêter serment à la constitution civile du clergé. Un prêtre « jureur » monsieur DROGUET, curé constitutionnel est établi recteur de Plurien.
Le 19ème siècle
C’est le siècle des transformations de l’église et de nombreux bâtiments du bourg.
Une école existait à Plurien au moment de la loi Guizot (28 juin 1833), mais elle ne répondait plus aux exigences. Après de nombreuses tergiversations, une nouvelle école est édifiée, en 1840, à la lande Rouet, cette école se révèlera rapidement trop petite. Après de nombreuses discussions, une école sera édifiée en 1878, à la « Croix de la Rue », là où l’école se trouve aujourd’hui (celle que vous pouvez voir a été construite en 1954). Pour mémoire, on dénombrait 109 élèves à l’école de garçons et 92 élèves à l’école de filles.
La population de Plurien, au 19ème siècle, se composait essentiellement de « laboureurs », de marins, et d’un nombre impressionnant de métiers qui étaient exercés en sus du métier principal.
La vie à la campagne a fait l’objet d’études et de recueils de souvenirs et de coutumes (pour approfondir).
« Malgré ce petit air de fierté et de hauteur qui les caractérisent, les habitants de Plurien sont très sociables, hospitaliers, aumônieux et religieux, sans ostentation et sans fard. » (Abbé CORBEL, 1822, cité par Pierre AMIOT « Histoire de mon village, Plurien »)
« Des fêtes profanes s’établissent dans les paroisses. Elles contribuent à éloigner de l’Église. L’été, les vêpres ne sont plus guère suivies. L’église se vide. Les auberges se multiplient, cause d’ivrognerie et de débauches qui désolent les familles. » (Abbé CHATTON, 1888, ibid.)
Le 21ème siècle
L’installation de la fibre sur tout le territoire fait de Plurien une des premières communes rurales du secteur à offrir un accès très haut débit aux ressources internet.
Le patrimoine architectural
Les constructions remarquables de Plurien ont été édifiées entre le 11ème et le 20ème siècle.
Les constructions antérieures à la Révolution ont été notablement remaniées. Il subsiste peu de manoirs du 18ème siècle à Plurien (à la différence des communes voisines), les familles nobles avaient quitté la paroisse à cette époque.
Édifices remarquables :
Église Saint Pierre :
Édifiée sur des ruines gallo-romaines avec des éléments du 10ème/11ème siècle, puis reconstruite au 19ème siècle. Elle appartient au 12ème siècle aux Templiers, puis à partir du 15ème siècle aux seigneurs de Léhen. Édifice de plan rectangulaire avec chapelle privative au sud du chœur. La nef est séparée en deux parties par un arc diaphragme surmonté d'un clocheton comme à Saint-Alban et comme autrefois à Pléneuf, à Saint-Germain-de-la-Mer, à Pléboulle, Pléhérel, etc... La longère nord de la basse nef et une partie de la longère sud sont en très petit appareil, et ses ouvertures très étroites caractérisent le 11ème siècle et peut-être même la fin du 10ème siècle. Il semble que ce soit là parmi les vestiges les plus anciens subsistants dans les Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor). L’église primitive fut agrandie au 14ème siècle et le chevet possède un fenestrage rayonnant intéressant. Elle a été restaurée complètement en 1825 ; et, dix ans plus tard, la tour fut construite suivant un projet approuvé le 17 juin 1835 (R. Couffon). Le clocher-porche date de 1835. Le porche Sud date du 17ème siècle. La flèche d'ardoise est réduite en 1914. Les fonts baptismaux datent du 15ème siècle. La chaire, œuvre du menuisier Gilles Chenu, résidant à Plurien au lieu-dit « La Mettrie », est édifiée vers 1788. Le tableau du Rosaire, don du seigneur de Léhen, date du 17ème siècle. L'église abrite une statue en granit de saint Pierre (14ème siècle) et une statue en bois polychrome de saint Jean-Baptiste (fin du 16ème siècle).
Chapelle de Léhen :
(Notre Dame de la victoire, 1771). Cette chapelle dépendait jadis d'un manoir ou château qui a donné son nom à la famille de Trémereuc de Léhen. Elle est déjà mentionnée en 1583 dans un aveu de Claude de Trémereuc. L’édifice actuel, de plan rectangulaire avec chevet à pans coupés, date de 1771 et est dédié à Notre-Dame de la Victoire. Les boiseries datent du 18ème siècle et la balustrade de chœur de la même époque rappelant celle de l'église d'Hénansal et sans doute, comme cette dernière, de l'atelier de Gilles Chenu, de Plurien " (R. Couffon).
Le manoir de la Salle (15ème-17ème siècle) :
Propriété de la famille La Salle (un Guillou de la Salle est mentionné en 1427), puis des familles La Chétaye ou Cétaye ou Scystaye (un Bertrand de la Cétaye est mentionné en 1480 et un Jehan de Scystaye est mentionné en 1536), Regon, La Fruglaye, et La Moussaye au 19ème siècle.
Le manoir des Cognets :
Propriété de Jean des Cognets puis d'André des Coignez en 1428, de Berthelot des Cognetz en 1440, de Jean des Coignez en 1480 et de demoiselle Louise de Ploerrec (ou Ploeuc) en 1536. Actuellement centre équestre.
Le manoir de Montangué (fin du 18ème e siècle) :
Cet édifice a remplacé un manoir ayant appartenu jadis aux familles Le Forestier et Denys de Montangué (ou Montanguay). Actuellement bibliothèque municipale.
Le moulin à vent de Lehen, de la Longue-Roche et les moulins à eau de la Hunaudaye, de Lépine, Petit, de Montafilan
Les vestiges de l'établissement templier de la Basse-Caillibotère :
Ces templiers dépendaient du Temple de Pléboulle
L'ancien château de Léhen :
Incendié en 1895. Léhen appartient à Pierre de Trémereuc en 1400. Bertrand, son fils, épouse Jeanne de Ploeuc en 1442 et il est propriétaire du domaine en 1440. Propriété de Gilles de Trémereuc en 1536. Avant la Révolution, cette terre avait haute justice et appartenait à M. de Trémereuc.
Plurien : le patrimoine maritime et littoral
La commune de Plurien se caractérise par un usage raisonné du littoral : un marais exploité par les littoraux pour des usages agronomiques et d’élevage ; une exploitation de la « grande grève » par les pêcheurs à pied (pose de lignes de fond et de filets de barrage, sennes).
Les vestiges du moulin de La Hunaudaye sont le témoin d'une architecture liée à l'usage d'un cours d'eau d'estuaire et à la marée motrice.
Comme toutes les communes littorales de la côte de Penthièvre, Plurien a participé à toutes les épopées du commerce et de la grande pêche, du Cap Horn à Terre-Neuve, et, dans une moindre mesure, à la pêche côtière.
Au 18ème siècle et au 19ème siècle, une trentaine de marins de Plurien embarquaient régulièrement pour la grande pêche, avec d'autres équipages de la côte de Penthièvre, sur les navires de Dahouët, du Légué ou de Saint-Malo.
Aujourd'hui cette maritimité est beaucoup moins active et perceptible à travers des usages peu renouvelés de l'estuaire. Les activités de découverte et de randonnée ont remplacé l'exploitation biologique de l'estuaire et du marais.